Mon frère.
On joue ensemble, on s'amuse, on court et, épuisés, on se jette sur l'herbe et ton superbe rire contagieux me rend encore plus heureux... Mais parfois je me sens impuissant, incapable de porter ce poids d'être grand frère. L'effet de voir ta main déchirer le dessin que j'avais fait pour maman, me coupe le souffle. On se roule de nouveau par terre mais cette fois-ci pour se faire du mal... Je sais que je gagnerai mais... la victoire me vide, me fatigue. Ensuite on boudera et la soirée va être colorée du gris.
La nuit, lorsque l'orage s'éclate dans l'air et des grosses goutes se jettent sur le toit de notre petite maison, je me glisse tout doucement dans ton lit et je prends ta main encore potelée. Je la sens tremblante et, submergé par une vague de sentiments forts et étranges, j'ai envie de m'éclater en larmes.
Au petit matin je sais que cette même main me réveillera et je la prendrai pour descendre ensemble dans le salon encore noir et endormi. Et ainsi commencera l'autre jour... un autre jour avec mon frère.